Entretien avec Achim Hurrelmann
Président de l'AECE-C 2024-2026
Qu’est-ce qui vous a amené à l‘AECE-C ?
Après avoir déménagé au Canada en 2007 pour occuper mon poste de professeur à l'Université Carleton, j'avais hâte de faire connaissance avec d'autres universitaires spécialisés sur l’UE dans ce pays. L'AECE-C a fourni un forum idéal pour cela. Mon premier colloque de l’AECE-C a eu lieu à Edmonton en 2008. Je me souviens avoir été impressionné, et honnêtement surpris, par l’activité – et la collaboration – de la communauté canadienne des études européennes !
Selon vous, quel est le rôle de l'AECE-C au Canada ?
L’AECE-C est le principal moyen de relier les membres de la communauté canadienne des études européennes entre eux, ainsi qu’avec nos collègues d’autres pays. Nous sommes confrontés à un certain nombre de défis en essayant d'établir une collaboration : la taille du pays, le fait que nous enseignons dans une variété de disciplines, ainsi que l'éloignement géographique de l'Europe. Les activités de l’AECE-C, notamment nos colloques biennaux, sont essentielles pour nous rassembler tous.
Une autre mission clé de l'AECE-C est de soutenir la prochaine génération d'européanistes au Canada. Nos colloques sont un forum permettant aux chercheurs émergents de présenter leurs travaux à des collègues d'autres universités et de construire leurs propres réseaux professionnels. Nous sommes très fiers de notre Réseau de jeunes chercheurs (RJC), qui travaille à connecter des chercheurs émergents et organise ses propres événements, tels que des ateliers, des webinaires ou des sessions de développement professionnel.
Comment voyez-vous l’état actuel des études européennes au Canada ? Quels sont les défis et les opportunités pour l’AECE-C dans ce contexte ?
Le Canada est un endroit idéal pour la recherche, l’enseignement et l’apprentissage sur l’Europe. Nous avons quelques centres d’études sur l’UE établis, qui ont étonnamment réussi à remporter des subventions de recherche compétitives, comme celles du programme Erasmus+ de l’UE. Mais il y a aussi de nombreux universitaires dans des universités plus petites qui font un travail remarquable sur l’UE ou sur d’autres aspects des affaires européennes.
Malheureusement, il est devenu plus difficile ces dernières années d’obtenir des subventions pour des initiatives reliant ces chercheurs ou de construire des réseaux de recherche collaboratifs avec des collègues en Europe. À mon avis, cela rend le rôle de l’AECE-C d’autant plus important. La récente association du Canada au programme Horizon Europe de l’UE pourrait également apporter des changements positifs.
Quels sont vos projets pour votre présidence ?
Le conseil d'administration de l'AECE-C a déjà commencé à planifier le prochain colloque biennal, qui se tiendra à Victoria en 2026. En outre, nous aimerions renforcer les réseaux régionaux et accroître la sensibilisation au sein des universités dont les universitaires et les étudiants n'ont peut-être pas été aussi activement impliqués dans les activités de l’AECE-C dans le passé. Et nous espérons parrainer certains événements en ligne, tels que des tables rondes où des experts de différentes universités canadiennes discuteront de l'actualité européenne ou de nouvelles recherches importantes.
Cet entretien a été réalisé en ligne avec Beate Schmidtke en juillet 2024.